L’intervention de Madame Mary Barthet, chef de service, relative aux activités pédagogiques de l’I.M.E. est résumée dans cet article.
Vous pouvez retrouver le procès verbal de l’assemblée générale du 7 juin en suivant ce lien et l’intervention de Madame Hélène Barraud relative à l’activité de l’I.M.E. en suivant ce lien.
« Le principe de l’IME est qu’il y a « Quelque Chose en Plus » à faire et à construire avec les jeunes.
L’éducatif se conçoit par un accompagnement global de la personne. Ce projet conduit à faire exister le sujet corporel, c’est-à-dire à lui faire habiter son corps et habiter corporellement son environnement. A partir de l’être comme corps, travaillé par les mouvements et les affects corporels, se construit l’être comme conscience, qui ressent et perçoit, puis l’être comme savoir, qui conçoit et pense.
Le développement sensoriel introduit le cognitif.
Un enfant qui n’a pas de handicap fait ses expériences tout seul, l’enfant en situation de handicap doit être stimulé, l’équipe lui propose différentes approches, sensibilisations et découvertes qu’il ne peut aller chercher lui-même.
Il ne s’agit pas de faire comme on sent mais de s’efforcer de sentir ce qu’on fait. Par une approche duelle, l’attention est portée sur la qualité du dialogue « corps-à-corps », en nous centrant sur la décontraction des membres supérieurs pour introduire l’intention de l’action par le geste (même si ce dernier est réalisé en actif aidé). Au niveau d’une construction représentative et cognitive, tant il est vrai que l’espace mental se construit sur la base d’un espace sensoriel et moteur, cette proprioception/appropriation est la marque de l’identité.
L’évolution des activités est liée à la clarté des objectifs qui conditionne la précision, la souplesse et l’intérêt des gestes. Le dialogue tonique est cette rencontre, où la subjectivité d’un interlocuteur suscite celle de l’autre. Cette création est réciproque. C’est donc au niveau de la posture, du tonus, de l’intonation, du rythme et de la mélodie gestuelle ou vocale que va se jouer la relation.
Cela s’organise grâce au travail transversal d’équipe et en partenariat avec les familles autour du projet de l’enfant.
L’enfant au centre du dispositif est une réalité.
Certainement par souci de protection, l’attitude fréquemment observée face à une personne handicapée est de « s’accrocher » à ses déficiences, ses angoisses, avant de voir l’enfant avec ses besoins, on pré suppose ce qu’il peut ou ne peut pas.
L’élaboration des P.E.P (Projet Éducatif Personnalisé) s’appuie sur différentes méthodes souvent utilisées pour les personnes autistes.
Les repères habituels, les codes de communication qui nous permettent de décrypter, d’anticiper, de répondre, ne sont plus valides. Il faut trouver autre chose qui nous ramène en terrain plus stable et nous permette d’aménager la rencontre. Le dialogue se fonde sur des modes non verbaux, qui s’ancrent dans le jeu corporel. Les enfants sont en attente de la bonne question de l’adulte ; la communication corporelle, c’est la 1ère parole des enfants, c’est ce langage qu’il va utiliser.
Le Pecs (communication alternative par image), qui a pour objectif d’aider l’enfant à initier une interaction communicative de manière spontanée. Aider l’enfant à comprendre les fonctions de la communication. Développer des compétences pour la communication.
L’utilisation de photos, de pictogrammes pour communiquer permet :
- d’apprendre la base de la communication par échange d’image pour un objet désiré.
- d’apprendre à être en permanence en communication pour rechercher des images et se déplacer vers n’importe qui pour émettre des requêtes.
- d’apprendre à discerner les images et à sélectionner celle qui correspond à l’objet désiré.
- d’apprendre à utiliser des attributs tels que les couleurs, les formes et les tailles pour préciser leur compréhension de leur environnement.
- D’élargir le vocabulaire
L’objectif est de donner la possibilité de s’exprimer pour être compris de tous.
Le repère spatial, l’organisation et la communication dont l’enjeu est l’instauration d’une fonction qui conduit à créer, déployer et d’habiter son « espace-temps », il se construit à partir de l’identification des lieux et de l’utilisation de planning individuel ainsi que par l’utilisation du Timer qui permet au jeune de visualiser le temps qui passe. Ce mode de fonctionnement se base sur la méthode Teacch, ce programme vise à structurer et adapter leur environnement pour les aider dans leur quotidien, mais également d’entrer en communication avec le monde qui les entoure et leur faire acquérir une certaine autonomie. On fait toujours les mêmes choses au même moment. L’emploi du temps est respecté scrupuleusement, il est même exposé visuellement à l’enfant afin qu’il puisse se repérer facilement. Toutes les activités sont organisées. Le but est d’éviter au maximum les imprévus.
L’ensemble du travail de l’enfant est évalué pour valider ses apprentissages. Le P.E.P (Projet Éducatif Personnalisé) est donc actualisé sur du court, moyen ou long terme en fonction des axes de travail. »